En collaboration avec plusieurs partenaires, ProTandem travaille en étroite coopération avec la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie pour développer des solutions d’avenir innovantes qui renforcent la mobilité internationale dans la formation professionnelle. Dans l’interview réalisée avec ProTandem, le Président de la Chambre de Commerce qui rassemble, en France, les entreprises des deux pays présentes sur le marché franco-allemand, Guy Maugis, revient sur la situation économique de la France et de l’Allemagne en 2020, une année marquée par la crise de la COVID-19. Il présente également les nouvelles perspectives de coopération qui s’offrent aux deux pays en matière de la formation professionnelle.

Les mesures liées à la COVID-19 (notamment avec un confinement plus sévère et restrictif en France) ont eu des répercussions économiques sans précédent.
Comment les deux pays s’en sont-ils sortis économiquement ? Quelles sont les principales différences que l’on constate aujourd’hui entre la France et l’Allemagne ?

Monsieur Guy Maugis : Le bilan est difficile à tirer, et nous n’aurons malheureusement une vue claire qu’après la deuxième vague qui arrive et qui semble-t-il touche l’Allemagne plus durement que la première. Si des différences nationales existent dans les méthodes d’aide aux entreprises, les écarts sont plutôt à chercher entre les secteurs d’activité. Le tourisme et la restauration, secteurs majeurs en France, sont très durement touchés et ne subsistent aujourd’hui que grâce à des aides massives. Et malheureusement ce qui a été perdu ne se rattrapera pas. En Allemagne, ce sont plutôt les industries manufacturières exportatrices (automobile, aéronautique, machine-outil) qui sont à la peine, mais qui peuvent espérer une forte augmentation des commandes quand l’économie repartira.

La formation professionnelle et en particulier les mobilités dans ce domaine entre les deux pays ont été affectées par la crise sanitaire. Quelles perspectives voyez-vous pour l’apprentissage en entreprise et pour la reprise des mobilités dans l’enseignement et la formation professionnels entre les deux pays ? Et quel rôle peut jouer la mobilité des jeunes apprentis ?

Monsieur Guy Maugis : Il y avait, et il y aura encore après la crise, un écart structurel entre les besoins et les ressources en compétences, notamment dans les nouveaux métiers du numérique. Et, pour des raisons démographiques, un manque de main d’œuvre en Allemagne et un chômage structurel en France. L’une des solutions est bien évidemment la formation, initiale puis tout au long de la vie. Et qui mieux que les entreprises est capable de comprendre les besoins et de former aux compétences dont elles ont besoin ? Si cela paraît une évidence en Allemagne, cela reste encore difficile en France, où la formation académique est encore préférée à l’apprentissage. Les réformes structurelles mises en œuvre en France au cours des derniers mois commencent à montrer leurs premiers résultats, et petit à petit les mentalités évoluent. Les programmes d’échanges entre apprentis montent également en puissance, et je suis fermement convaincu qu’ils sont une chance pour l’Europe, tout comme le programme Erasmus l’a été. Il faut continuer à promouvoir ces échanges, tout en étant conscient des difficultés, notamment linguistiques.
 
Journée de la formation professionnelle 2020 et lancement de la nouvelle plateforme école-entreprises : ProTandem et la CFACI coopèrent de manière très étroite sur ces deux projets. Quelles sont les principales nouveautés par rapport à la manifestation et la plateforme ?

Monsieur Guy Maugis : Tout comme les sessions précédentes, cette journée sera le lieu de nombreux débats et permettra d’échanger avec les meilleurs spécialistes. Malheureusement elle devra se tenir partiellement en virtuel, COVID oblige, privant ainsi les participants des contacts informels qui font aussi la richesse de ce type de manifestation.
La plateforme, quant à elle, évolue vers plus d’ergonomie et de partenaires. Cette deuxième version permet désormais l’activation d’alertes personnalisées, la réception d’offres pour les candidats conformément à leurs critères de recherche (stage, alternance, apprentissage), et les demandes de partenariats des établissements aux entreprises. Par ailleurs, des statistiques diverses seront disponibles en temps réel sur demande. Nous espérons que la plateforme permettra à de plus nombreux jeunes de trouver un point de chute dans une période particulièrement difficile pour eux.