Depuis 2023, Arthur Klischat voyage à travers l'Allemagne et la France pour ProTandem en tant qu'accompagnateur linguistique et professeur tandem afin d'ouvrir les portes du monde franco-allemand aux jeunes. Dès sa première mission, il s'est jeté à l'eau : il a accompagné des apprentis du lycée professionnel Werther Brücke à Saint-Maurice près de Paris et les a soutenus sur le plan linguistique et interculturel dans leurs premiers pas dans le quotidien professionnel français. « Ce moment où les participants se rendent compte qu'ils peuvent s'exprimer et être compris même sans une connaissance parfaite de la langue - cela n'a pas de prix ».
Mais cela ne s'est pas arrêté à Saint-Maurice : au début de l'année 2024, Arthur s'est rendu sur l'île de La Réunion, où il a travaillé avec des couvreurs et des maçons et où les barrières linguistiques étaient presque aussi élevées que les températures tropicales. « J'ai eu le droit de transpirer et de me régaler : d'abord le dur travail sous la chaleur, puis des découvertes culinaires. Chaque mission est différente, et c'est ce qui rend le travail si passionnant ». Pour Arthur, voyager n'est pas seulement un métier, mais une vocation - il relie les cultures et les gens par-delà les frontières.
En tant qu'accompagnateur linguistique chez ProTandem, Arthur réunit plusieurs rôles en un seul : interprète, guide de voyage, médiateur culturel et souvent aussi médiateur de conflits. « En fait, nous avons plusieurs métiers », explique-t-il en riant. « Nous interprétons et rendons le programme culturel vivant, nous évitons de mettre les pieds dans le plat et nous dissipons les malentendus lorsque quelque chose ne va pas ». Selon lui, il s'agit d'aller au-delà de la simple traduction de mots. Les différences entre les deux cultures, des bonnes manières à table à la cordialité de l'accueil en passant par l'éthique de travail, ne peuvent pas être simplement lues dans un livre - elles doivent être vécues.
Pour Arthur, une préparation minutieuse est la clé du succès. Avant de se lancer dans un nouvel échange, il étudie le programme et élabore un glossaire de termes techniques qui facilitera le quotidien professionnel des participants. Cela permet souvent de créer des glossaires dans différents domaines professionnels et de donner une touche personnelle à l'échange. « La diversité des lieux et des thèmes rend chaque échange passionnant », raconte-t-il avec enthousiasme. « Une journée peut commencer sur un chantier bruyant, puis se poursuivre au stade de football pour une visite guidée du stade et, le soir, participer à une dégustation de vin - et partout de nouveaux défis linguistiques et culturels m'attendent ».
Pour les participants, le soutien d'Arthur est souvent le pont décisif vers le succès. Il les encourage à se plonger dans la langue étrangère et à lever ainsi les inhibitions de manière ludique. Il organise ainsi des jeux de piste interculturels ou les met au défi de découvrir sans son aide ce qui se trouve dans leur assiette à la cantine. « Parfois, je vis de véritables moments de réussite avec les apprentis - quand ils commandent soudain seuls ou demandent leur chemin sans avoir recours à moi. Ce sont de petits pas qui créent une grande confiance en soi ».
Bien sûr, il y a aussi des défis dans chaque échange. « Une fois, quelques participantes étaient très mécontentes de leur lieu de stage », se souvient Arthur. « Il y avait un fossé entre les attentes et la réalité, et quelques larmes ont coulé. Le coordinateur de stage avait déjà beaucoup réorganisé pour satisfaire les jeunes, et il a fallu une bonne dose de diplomatie ». C'est dans de tels moments que l'on voit à quel point un accompagnateur linguistique peut être précieux : Il sert d'intermédiaire entre les cultures et les attentes, clarifie les malentendus et crée de la compréhension.
Arthur raconte également des moments amusants qui font partie du quotidien d'un accompagnateur linguistique : « Avec les cuisiniers et les pâtissiers que j'ai pu accompagner, j'ai eu chaque jour un aperçu des secrets de cuisine des deux pays. Qu'il s'agisse de la bonne crème au beurre ou de la ganache parfaite, au final, ce sont aussi ces petits détails qui font une culture ».
Son travail a également façonné sa propre vision de la coopération franco-allemande. « L'échange interculturel est un privilège. L'infrastructure qui a été mise en place au fil des années et qui permet aux apprentis de vivre de telles expériences est unique. Dans ma troisième langue de travail, le russe, de telles conditions n'existent malheureusement guère ».
Arthur brûle d'impatience pour la prochaine mission : bientôt, il se rendra à Herford avec des maroquiniers et des selliers, et juste avant Noël, il reverra ses mécaniciens automobiles à Paris. Sur le plan professionnel, l'idée d'accompagner un jour de nouveaux domaines comme la construction d'avions ou de bateaux le séduit également. « Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, aussi bien dans les métiers que dans les personnes ».
Son conseil aux futurs accompagnateurs linguistiques est clair : « N'ayez pas peur de ne pas maîtriser le vocabulaire technique de bout en bout. Les apprentis sont les professionnels, et ils sont toujours prêts à aider. Avec une oreille attentive et un esprit ouvert, on trouve toujours un moyen ». Pour Arthur, chaque mission est une petite aventure qui construit des ponts et change des vies. Ses histoires et ses expériences montrent que l'échange interculturel est plus que des mots - c'est l'interaction vécue de deux cultures qui se rapprochent par la curiosité, l'ouverture d'esprit et une pointe d'humour.